Dominik Vallet chronique des livres et des BD, montre des planches originales, des dessins humoristiques et parle un peu de sa production personnelle...
Chaque année, le salon de l'agriculture fait la Une de l'actualité et chaque année, ça ne manque pas de provoquer quelque irritations chez moi.
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Pas que j'ai quoi que ce soit contre les agriculteurs, je suis un rural vivant à la campagne depuis 53 ans. Mes voisins les plus proches sont agriculteurs, il y a des champs à 200 mètres de chez moi. Non, mais le salon de l'agriculture, ce n'est pas la reflet de la paysannerie française. C'est juste une exhibition de la version idéalisée du monde agricole. Les vaches y sont lavées tous les jours pour ne pas apparaître crottées devant les visiteurs ; on y donne l'impression que l'agriculteur est un marchand de bestiaux qui vous abreuvent de produits régionaux. Tout cela est vrai, mais ce n'est que la partie visible de l'iceberg. D'abord, exposer là-bas coûte cher donc seuls une poignées d'élus assez fortunés peuvent se le permettre. Ensuite, je trouve insupportable que les citadins aillent au Salon comme s'ils allaient au zoo voir des bêtes qui vivent dans le même pays qu'eux et aussi constater à quoi ressemblent les paysans. Bien que je ne sois pas agriculteur, je me sens comme un Canaque exposé à l'Exposition universelle de Paris comme le grand-père de Christian Karembeu l'avait été.
De plus, comme chaque année, le président en place ira se pavaner dans les allées où il ne sera pas les bienvenu. Tandis que les journalistes clameront que c'est son rôle d'y être comme si c'était une évidence alors que c'est Jacques Chirac qui a institué cette "tradition" car il était un élu rural. Mais quand Sarkozy, Holland ou Macron y vont, ils ne sont pas légitimes. Pour eux, il s'agit d'un cirque médiatique leur permettant d'exister dans un événement positif.
Bref, je n'aime pas le salon de l'agriculture...