Le meilleur d'entre nous...

C'est ainsi que Jacques Chirac appelait Alain Juppé, le disparu de la semaine.
Principale victime de la TVA sociale, Juppé s'est vu contraindre à la démission de son poste de ministre d'Etat. On s'interroge maintenant sur son avenir à la mairie de Bordeaux et son avenir politique tout court. Certains évoquent même un retour au Canada. Juppé a eu hier des mots très durs envers la meute de journalistes qui le suivaient.
Alors, que dire de ce brave Juppé ? Incontestablement, c'est un homme intelligent et compétent, sans doute même plus honnête que la majorité de ses collègues.  Pourtant, il a été condamné pour les emplois fictifs pendant que son boss, monsieur Jacques C., redevenu depuis hier un justiciable, presque comme les autres, court encore. Et encore n'a-t-il été condamné qu'à un an d'inéligibilité que par la grâce d'une justice bien clémente avec les amis du pouvoir, car la loi prévoyait une peine plancher de 10 ans pour son cas.
Il a été le premier ministre qui a pris les mesures les plus impopulaires avant Fillon (non, pour Fillon, ce n'est pas encore fait, mais ça vient vite) alors que son boss (le même qui court toujours) avait promis de réduire la fracture sociale.
Certes, si Juppé avait appris à sourire un peu plus, à être un peu moins cassant, il aurait forgé un capital de sympathie indispensable pour se faire élire, mais non, il est resté droit dans ses bottes.
Exit Juppé donc qui, même s'il garde la mairie girondine, risque bien de voir s'envoler ses derniers espoirs de carrière politique nationale.
Reste le problème de son remplacement à son super-ministère écolo. On parle beaucoup de Borloo, mais on présente ce changement comme une punition pour celui qui aurait vendu la mèche de la TVA sociale. On peut donc en conclure qu'occuper le poste de Juppé est une punition !!! Drôle de conception de ce ministère soit-disant tout puissant.
Enfin, Juppé n'a pris qu'une mesure importante lors de son bref passage : il a autorisé la culture du maïs OGM de Monsanto alors que l'Allemagne venait de l'interdire. Une décision hautement écologique, on en conviendra. Sarkozy avait promis de faire de la politique autrement. Pour le moment, je ne vois pas grand chose de changé et tant pis pour le meilleur d'entre nous.

Dominik