Retraite : le sondage qui tombe à pic

Ces derniers jours, vous n'avez pas pû rater le sondage qui nous apprend que 63 % des Français sont favorables au fait de travailler après 65 ans. Merveilleux outil qu'est le sondage dont on nous assène les réponses à des questions dont on ne nous dit rien. Je m'explique : quelle a été la question exacte posée aux sondés :
"Pensez-vous qu'il faille autoriser le travail après 65 ans ?", ce à quoi auront massivement répondu oui les personnes interrogées car nous sommes majoritairement pour la liberté individuelle ou bien "Pensez-vous qu'il faille reculer l'âge de la retraite au delà de 65 ans ?" une question qui amènera bien moins d'assentiment dans les réponses.
Je suis prêt à parier que la question posée ressemblait beaucoup à ma première version, mais on ne le saura jamais car on ne nous indique que la réponse, pas la question et d'après la réponse, on déduit une volonté des Français.
Ce sondage pourrait avoir l'air totalement inoffensif si on ne le rapprochait pas du fait que le gouvernement envisage de repousser l'âge de la retraite obligatoire. Aujourd'hui fixé à 65 ans, il pourrait donc atteindre un âge bien plus canonique.
Et alors, se demanderont les amoureux de la liberté individuelle.
Et alors, il faut mettre ça en parallèle avec le nombre de plus en plus important de trimestres à atteindre pour obtenir une retraite à taux plein. Aujourd'hui, quoi qu'il arrive, à 65 balais, vous pouvez dire : stop, je pars en retraite. Si demain, la limite est fixée à 70 ans, il faudra donc trimer 5 ans de plus.
Comme le financement des retraites est un des problèmes à régler, ce sondage n'est que la première médiatique destinée à nous faire accepter ce changement. Et si vous n'êtes pas d'accord, on vous fera bien comprendre que vous êtes minoritaires et que la démcocratie est la la volonté de la majorité. Bien sûr, on se gardera bien d'interroger les gens sur la question réelle et encore moins avec un vrai débat car la manipulation serait vite mise à jour.
En plus, l'actualité faisant bien les choses, il se trouve que Guy Roux, la charismatique ancien entraîneur de l'équipe d'Auxerre a été confronté au problème de travailler au-delà de 65 ans. Et ce brave homme, qui fut si longtemps un fervent défenseur des règles de la fédération en tant que président du syndicat des entraineurs professionnels, décident qu'il peut passer outre. Je n'ai rien contre Guy Roux et je ne suis pas contre le fait qu'il puisse exercer son métier et sa passion, mais je le trouve un brin mal placé pour se plaindre de ça.
Sarkozy a sauté sur l'occasion d'avoir un exemple parlant qui lui servira ultérieurement et il a soutenu le bon vieux Guy dans sa quête de travail.
Et puis, tous ces gens qui travaillent après 65 ans, ce sont des retraites en moins à financer, c'est toujours bon à prendre.
Karl Zéro nous invitait à nous méfier des contrefaçons, moi, je vous invite à vous méfier des sondages. Surtout ceux dont le commanditaire a sollicité un résultat précis aux sondeurs.

Dominik