20 septembre 2007
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Ca y est, la loi Hortefeux sur l'immigration a été votée à l'assemblée, y compris le fameux amendement Mariani sur les tests ADN concernant le regroupement familial.
Comme la fronde grondait, même à l'UMP, on a adouci la mesure en disant que ce serait expérimental et évalué dans deux ans. Pour mémoire, le gouvernement Raffarin avait promis la même chose concernant le lundi de Pentecôte travaillé. On attend toujours la fameuse évaluation. On peut penser qu'il en sera de même pour les tests ADN. L'annoncer permet de calmer les ardeurs des contradicteurs et c'est bien son unique utilité. De nombreux députés UMP se sont prononcés contre et certains ont d'ailleurs avancé que Mariani n'avait sans doute pas pris l'initiative sans l'aval du gouvernement. Une façon d'avancer masqué de plus en plus courante. N'oublions pas que le texte doit encore passer au Sénat avant de revenir à l'Assemblée, d'être validé par le conseil constitutionnel. Et enfin, il faut aussi un décret d'application. Bien des étapes permettant de faire machine arrière discrètement, si besoin. Ensuite, une loi peut être votée, mais jamais appliquée. On a vu le cas récemment avec le bracelet électronique sur les pédophiles libérés. Le premier pédophile sortant avec un bracelet vient de passer dans les JT alors que la loi date de 2004. Preuve s'il en fallait que parfois une loi peut dormir tranquillement dans un tiroir.
Martin Hirsch du gouvernement a réitéré son hostilité ce matin sur RTL et d'autres ministres ne seraient sans doute pas Français aujourd'hui si on appliquait la nouvelle loi. Je pense en particulier à Rachida Dati, mais aussi à Rama Yade ...
En effet le nouveau texte réclame aux candidats au regroupement familial de maîtriser le Français avant de venir. Belle idée théorique, mais en pratique, comment fait la Malienne ne subsistant qu'avec l'argent envoyé par son mari avec quatre ou cinq enfants (ou plus) pour aller prendre des cours de Français ? Et avec quel argent ? Et dans quelle école ? Ceux qui connaissent un peu l'Afrique savent que c'est complètement impossible. Un moyen détourné d'empêcher le regroupement familial ou une loi d'affichage pour complaire aux électeurs un brin racistes ? On leur demande aussi de connaître la culture française et nos références identitaires. Primo, je ne suis pas certain que tous nos compatriotes maîtrisent ce genre de connaissances, mais je rappelle qu'il existe une libre circulation des personnes au sein de l'Union Européenne. Ainsi, on demandera au Marocain de parler français, mais pas au Portugais ou à l'Espagnol. J'ai dans mon entourage des Portugais arrivés récemment en France qui ne parlent pas Français. La nouvelle loi ne les concerne pas. Il y aura donc inégalité devant la loi. Idem pour les tests ADN qui sont formellement interdits pour prouver une paternité pour les Français (loi bio-éthique de 2000). Là aussi, inégalité devant la loi, donc inconstitutionnel. En théorie, car on sait bien que le conseil constitutionnel ayant 8 membres sur 9 affiliés à l'UMP ne contrarie pas le Président.
Quant aux fameux tests ADN, ils sont soit-disant réservés aux pays où l'état civil est un peu flou, mais dans un pays où l'état civil n'est pas fiable, on pourrait faire des tests ADN plus facilement ? Etonnante cécité d'élus voulant plaire aux idées du FN et à ses électeurs.
Nous sommes tous égaux devant la loi, mais si tu es blanc et riche, tu es un peu plus égal que si tu es noir et pauvre. Je retourne lire "La ferme des animaux" de George Orwell, ça, au moins, c'est de la fiction.
Dominik
Comme la fronde grondait, même à l'UMP, on a adouci la mesure en disant que ce serait expérimental et évalué dans deux ans. Pour mémoire, le gouvernement Raffarin avait promis la même chose concernant le lundi de Pentecôte travaillé. On attend toujours la fameuse évaluation. On peut penser qu'il en sera de même pour les tests ADN. L'annoncer permet de calmer les ardeurs des contradicteurs et c'est bien son unique utilité. De nombreux députés UMP se sont prononcés contre et certains ont d'ailleurs avancé que Mariani n'avait sans doute pas pris l'initiative sans l'aval du gouvernement. Une façon d'avancer masqué de plus en plus courante. N'oublions pas que le texte doit encore passer au Sénat avant de revenir à l'Assemblée, d'être validé par le conseil constitutionnel. Et enfin, il faut aussi un décret d'application. Bien des étapes permettant de faire machine arrière discrètement, si besoin. Ensuite, une loi peut être votée, mais jamais appliquée. On a vu le cas récemment avec le bracelet électronique sur les pédophiles libérés. Le premier pédophile sortant avec un bracelet vient de passer dans les JT alors que la loi date de 2004. Preuve s'il en fallait que parfois une loi peut dormir tranquillement dans un tiroir.
Martin Hirsch du gouvernement a réitéré son hostilité ce matin sur RTL et d'autres ministres ne seraient sans doute pas Français aujourd'hui si on appliquait la nouvelle loi. Je pense en particulier à Rachida Dati, mais aussi à Rama Yade ...
En effet le nouveau texte réclame aux candidats au regroupement familial de maîtriser le Français avant de venir. Belle idée théorique, mais en pratique, comment fait la Malienne ne subsistant qu'avec l'argent envoyé par son mari avec quatre ou cinq enfants (ou plus) pour aller prendre des cours de Français ? Et avec quel argent ? Et dans quelle école ? Ceux qui connaissent un peu l'Afrique savent que c'est complètement impossible. Un moyen détourné d'empêcher le regroupement familial ou une loi d'affichage pour complaire aux électeurs un brin racistes ? On leur demande aussi de connaître la culture française et nos références identitaires. Primo, je ne suis pas certain que tous nos compatriotes maîtrisent ce genre de connaissances, mais je rappelle qu'il existe une libre circulation des personnes au sein de l'Union Européenne. Ainsi, on demandera au Marocain de parler français, mais pas au Portugais ou à l'Espagnol. J'ai dans mon entourage des Portugais arrivés récemment en France qui ne parlent pas Français. La nouvelle loi ne les concerne pas. Il y aura donc inégalité devant la loi. Idem pour les tests ADN qui sont formellement interdits pour prouver une paternité pour les Français (loi bio-éthique de 2000). Là aussi, inégalité devant la loi, donc inconstitutionnel. En théorie, car on sait bien que le conseil constitutionnel ayant 8 membres sur 9 affiliés à l'UMP ne contrarie pas le Président.
Quant aux fameux tests ADN, ils sont soit-disant réservés aux pays où l'état civil est un peu flou, mais dans un pays où l'état civil n'est pas fiable, on pourrait faire des tests ADN plus facilement ? Etonnante cécité d'élus voulant plaire aux idées du FN et à ses électeurs.
Nous sommes tous égaux devant la loi, mais si tu es blanc et riche, tu es un peu plus égal que si tu es noir et pauvre. Je retourne lire "La ferme des animaux" de George Orwell, ça, au moins, c'est de la fiction.
Dominik