Le Figaro joue du pipeau

A l'heure où l'on parle d'aligner les régimes spéciaux de retraite sur le régime général, revenons un peu sur un sondage étonnant dont les médias nous avaient rabattu les oreilles il y a peu.
D'après ce sondage, deux tiers des Français étaient favorables au travail après 65 ans.
Déjà à l'époque, ce sondage m'avait surpris et je flairais l'entourloupe (Cf :  Retraite, le sondage qui tombe à pic), mais je partais en vacances et je n'ai donc pas mené l'enquête. Heureusement, d'autres que moi veillent et le blog Peuples.net m'a alerté sur le sujet (Cf : Le Figaro travestit l'information).
Pour que l'information circule plus largement, je m'en vais de ce pas vous relater les faits : début août, un sondage nous indique que 63 % des Français sont favorables au travail après 65 ans. Présenté ainsi, cela laisse supposer (sans le dire, pas folle la guêpe !) qu'on a demandé aux gens s'ils voulaient travailler après 65 ans (comme le laisse habilement supposer l'article du Figaro titré "63 % des Français veulent travailler après 65 ans"). En fait, la question exacte de l'institut CSA était "Seriez-vous tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt pas favorable ou pas favorable du tout à ce qu'un salarié puisse travailler après 65 ans s'il le souhaite ?". On le voit bien, ce n'est absolument pas la même chose. Les gens interrogés sont favorables à ce que l'on puisse éventuellement, pour ceux qui le désirent, travailler après 65 ans. Il s'agit donc de respecter une liberté individuelle. A aucun moment, ils ne se sont prononcés sur leur cas propre comme le proclame le Figaro et comme l'on allègrement repris tous les journaux et les radios du pays sans vérifier la source (Le sondage CSA).
Rien de vraiment étonnant que le Figaro, principal organe de propagande libérale travestissent la réalité pour qu'elle se conforme à ses desiderata, mais quand c'est repris en choeur par les médias grand public, ça devient plus que gênant. Une fois encore, des journalistes ont bâclé leur travail et nous ont présenté une information inexacte. Dans ce cas précis, volontairement faussée par l'outil de doctrine de l'UMP car n'oublions pas que le propriétaire du Figaro n'est autre que Serge Dassault, sénateur UMP et ultra-libéral à un point que cela gêne même ses collègues les plus acharnés. Son rédacteur en chef, Nicolas Baitout, ayant officier sur Europe 1, la radio-Sarko tout en travaillant comme conseiller au MEDEF. Une carte de visite qui augure de la plus grande neutralité ! A n'en pas douter, ce sondage a donc été un outil idéologique pour faire passer l'idée saugrenue que les Français VEULENT travailler plus longtemps. Quand on parle d'allongement du temps de travail, cela tombe trop bien pour être une bourde. Quand au traitement des TV et radios : incompétence ou volonté de tromper le monde ? Je vous laisse seuls juges, mais n'oublions jamais que les médias ne sont jamais neutres. On ne savait pas encore à quel point le Figaro pouvait mentir, c'est chose faite et on ne lui fera plus guère confiance qu'à L'Humanité.